9 novembre 2020
Compte personnel de formation : le gouvernement accorde un sursis de six mois
Un amendement au projet de loi prorogeant l’état d’urgence fixe au 30 juin 2021 la date butoir pour inscrire dans son compte personnel de formation ses droits au titre du DIF, le dispositif en cours jusqu’en 2014.
Et six mois de plus ! Les millions de titulaires du compte personnel de formation (CPF), qui n’ont pas encore récupéré leur reliquat d’euros issus du DIF, le dispositif de formation individuel précédent, ont jusqu’au 30 juin 2021 et non plus jusqu’au 31 décembre 2020 pour se rattraper. A la clef, jusqu’à 1.800 euros qui leur permettront d’atteindre le plafond de 5.000 euros du CPF plus rapidement et donc de disposer du maximum de pouvoir d’achat fixé par la loi pour suivre la formation de leur choix.
Un amendement a été adopté en ce sens dans le cadre de l’examen par l’Assemblée nationale du projet de loi autorisant la prorogation de l’état d’urgence. L’exposé des motifs met en avant « l’impact économique et social de l’épidémie de Covid-19 et des mesures de police sanitaire prises pour répondre à la situation » qui a empêché de nombreux salariés de déclarer leurs droits, sans apporter d’élément permettant de faire le lien de cause à effet.
Campagne grand public
Si le gouvernement a décidé de reculer l’échéance c’est surtout parce qu’un récent sondage réalisé par le prestataire de cours d’anglais « Wall Street english » a révélé que près de six salariés sur dix ne sont pas informés de cette date butoir. On compte environ 30 millions de comptes avec au moins 1 euro. Interpellée sur le sujet, la ministre du Travail a aussitôt indiqué avoir demandé à ses services d’étudier la faisabilité d’un report, promettant une campagne d’information grand public. Ses services n’auront donc pas mis longtemps à rendre leurs conclusions.
Pour rappel, le DIF a été mis en place en 2014 et remplacé dix ans plus tard par le CPF qui est alimenté à hauteur de 500 euros par an dans une limite de 5.000 euros (800 et 8.000 pour les personnes peu qualifiées). L’argent provient d’une fraction de la contribution formation des entreprises. L’application éponyme permet à chaque titulaire d’acheter de la formation librement en dehors du temps de travail.
A ce stade, aucun chiffre officiel n’a permis d’estimer le montant des droits issus du DIF non encore consommés.
Source : www.lesechos.fr